Acquérir la capacité de s’écouter et de se respecter est un élément essentiel dans la construction d’une équipe.
En tant que Coach Agile, je constate que cela peut être assez complexe, car chacun a ses propres enjeux, en particulier celui de trouver sa position au sein du groupe.
Pour explorer cette dimension, je vous invite à découvrir The Mind, un jeu de société dont la principale motivation est de favoriser la connexion entre les membres de l’équipe.
Présentation du jeu : The Mind
The Mind est un jeu de carte constitué de 4 types différents de carte.
Dans le premier ensemble de cartes, il y a 100 cartes numérotées de 1 à 100. Lors du premier tour, chaque joueur tire une carte. Sans paroles, ni gestes aux autres (palliant la communication verbale), chacun devra poser sa carte au centre de la table, en respectant l’ordre croissant.
On voit tout de suite la difficulté. Il faut être attentif aux autres, même en l’absence de communication verbale, et être capable d’estimer le moment propice pour déposer sa carte.
On recommence tant qu’on n’a pas réussi dans un tour à poser correctement toutes les cartes dans l’ordre croissant.
Si vous réussissez vous pouvez entamer une seconde manche. Cette fois ci les joueurs piocheront 2 cartes, et ainsi de suite, jusqu’à ce que la pioche ne permette plus de servir les joueurs.
Les cartes de niveau indiquent le niveau atteint, déterminant ainsi le nombre de cartes à piocher. Certains niveaux offrent des bonus tels que des vies supplémentaires ou des shurikens.
Les cartes de vie représentent le nombre d’essais restants. Une fois à court de vies, la partie prend fin.
Lors de l’utilisation d’un shuriken, tous les joueurs doivent se défausser de leur plus petite carte. Cela peut être un atout stratégique.
Comme vous le voyez, c’est avant tout un jeu collaboratif.
Comment l’utiliser dans une équipe ?
Ancrer via un Icebreaker
Je vous suggère donc d’utiliser ce jeu, en icebreaker avant un atelier !
Le but de l’icebreaker n’est pas de gagner, mais de bien comprendre l’importance de l’écoute silencieuse.
Avant le début d’une manche, invitez les gens à prendre 15 secondes pour fermer les yeux, et se connecter aux autres. Faites-le de manière systématique avant chaque manche. Affirmer l’importance de se connecter, et d’être à l’écoute des autres.
Soyez attentif aux petites blagues, qui peuvent mettre mal à l’aise, ou taquiner les uns ou les autres. Mais aussi lorsqu’une manche échoue, à ce qu’il n’y ait pas d’accusation, ou de remise en question. Le point d’amélioration sur lequel se concentrer sera d’être plus attentif pendant ces 15 secondes de connexion. Faites quelques manches jusqu’à ce que le rituel de connexion soit devenu automatique, sans avoir à le rappeler.
Connexion durant l’atelier
Pendant l’atelier, mon invitation est de commencer par poser le cadre, vérifier si tout le monde est d’accord, et de proposer à ce moment de nouveau un moment de connexion. Reproduisez les 15 secondes de connexion.
Cela va créer un moment de calme, qui va être propice ensuite à l’effort. Par ailleurs, ma constatation c’est que les personnes sont plus attentives les unes aux autres, et vont être dans une démarche collaborative plutôt que compétitive (les uns contre les autres).
Si à un moment donné, vous sentez qu’il y a un sujet chaud, et que certains prennent la domination dans la discussion, invitez les gens à s’arrêter, et apporter votre observation sur ce qui se passe. Vous pouvez alors proposer de reprendre un temps de connexion. Comme c’est ritualisé, normalement cela se fait bien.
Autres apprentissages
Ce jeu est aussi un moyen d’expérimenter dans un environnement sécurisé, le droit à l’erreur, la responsabilité collective.
En effet, ce jeu est basé sur l’intuition, la connexion. Il n’y a pas de compétence particulière. Tout le monde va se tromper à un moment donné. Il n’y a pas de réelles possibilités de faire mieux, et de s’invectiver. Il est important pour le facilitateur de préserver la bienveillance, et de faire que l’échec ne soit pas un moment d’invective.
C’est aussi un moment, où certains vont lâcher prise sur le contrôle, car finalement, dans ce jeu on doit faire confiance aux autres. On ne peut ni dominer, ni contrôler ce que les autres vont faire. Il faut faire confiance à l’intelligence collective.
Conclusion
Dans cet article, je vous suggère donc l’utilisation du jeu “The Mind” pour explorer l’art de l’écoute silencieuse. Ce concept suscite des interrogations, et peut-être, à la lecture de ceci, vous vous posez également la question.
Commencez par une partie informelle entre coachs, entre amis, sans enjeu particulier. Le jeu peut se pratiquer à partir de deux personnes, offrant déjà une expérience agréable. Le défi se présente lorsque l’on élargit le jeu à plus de deux participants.
C’est une manière ludique pour apprendre à être plus attentif aux autres.