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Apprenti coach - Besoin, solution et problĂšme

PubliĂ© le , ‱ 3 minutes

Un petit article pour aider les coachs en devenir, et peut-ĂȘtre d’autres 😁

Je me rends compte qu’il y a souvent une confusion dans les termes, et j’aimerai donner un Ă©clairage qui m’appartient et qui permettra peut-ĂȘtre Ă  certains d’entre vous d’avoir un regard diffĂ©rent sur ces concepts.

Dans notre monde, j’ai remarquĂ© que nous Ă©tions trĂšs orientĂ©s solution. Peut-ĂȘtre est-ce l’éducation scolaire trĂšs ingĂ©nieur, peut-ĂȘtre est-ce liĂ© au rythme, le besoin d’immĂ©diateté 
Par ailleurs, je pense que nous avons Ă©galement une forte propension Ă  ne pas vouloir aller dans l’inconfort, le sentiment dĂ©sagrĂ©able, et de chercher par ce fait, une solution rapide.

En tous les cas, je suis souvent confronté à des personnes qui sont dans la recherche de solution immédiate.

Ce que je remarque c’est que quand la solution est proposĂ©e rapidement, il n’y a pas forcĂ©ment eu le temps de se poser la question d’oĂč vient rĂ©ellement le problĂšme, et s’il y a un problĂšme.

Illustrons cela avec quelques exemples. Une personne vient voir son manager, en lui remontant un risque sur le fait que le planning va dĂ©river. Le manager va rapidement proposer d’ajouter dans le calendrier un certain nombre d’occurrence de suivi de projet. Le sentiment de peur est traitĂ© en ajoutant du contrĂŽle, qui est un rĂ©flexe trĂšs courant. Le manager a rempli son rĂŽle, un collaborateur est venu avec un problĂšme, il a mis en place des solutions.

Mais quel Ă©tait le problĂšme ? Finalement, le dĂ©rapage de planning n’est qu’un symptĂŽme. Personne n’a pris le temps de se poser la question du pourquoi ? Et Ă©galement, je dirai, la personne est venue avec quelque chose entre les mains, peut-ĂȘtre de la peur, des angoisses
 Est-ce que cela a Ă©tĂ© vu ? Quel est l’enjeu pour cette personne, pourquoi elle a ressenti le besoin de voir son manager ? Finalement, le projet n’est peut-ĂȘtre mĂȘme pas le sujet que la personne voulait aborder.

Action, Action, Action
 on a effectivement le besoin de crĂ©er des actions, car on pense ĂȘtre jugĂ© sur la somme de nos actions. Ne rien faire peut paraĂźtre insupportable.

Plus c’est urgent, plus il est nĂ©cessaire d’attendre 😀

C’est pour cela que j’aimerai bien diffĂ©rencier solution, besoin et problĂšme.

A mon sens, une solution est une rĂ©ponse Ă  un problĂšme. Cela signifie qu’il faut dĂ©jĂ  prendre le temps de diagnostiquer le rĂ©el problĂšme, pour y apporter une solution adaptĂ©e, et non pas une solution toute faite.

Le terme besoin est souvent Ă©galement mal utilisĂ©. Le coach devra ĂȘtre vigilant sur quel est le rĂ©el besoin, et aller en profondeur.

Un exemple. Une personne est venue me voir car elle avait besoin d’apprendre Ă  prioriser son backlog. Le besoin semble lĂ©gitime. Si on s’intĂ©resse au problĂšme que la personne souhaite rĂ©soudre, on y trouve quelque chose de plus confus. A mon sens, un backlog, et sa priorisation sont dĂ©jĂ  des solutions. Apporter Ă  la personne, la comprĂ©hension du problĂšme qu’elle a besoin de rĂ©soudre, lui apportera surement de la clartĂ© sur ses besoins, et donc sur les solutions Ă  adapter Ă  son contexte.

Si on regarde le sujet de priorisation, finalement, quel est le problĂšme qu’on essaye de rĂ©soudre ? Si on prend le cas classique de l’agile, on sera souvent dans une problĂ©matique de pouvoir apporter le maximum de valeur Ă  l’utilisateur, et donc d’avoir posĂ© la question Ă  l’utilisateur. Finalement, la problĂ©matique est claire, et la solution simple. Il ne s’agit pas d’apprendre Ă  prioriser, il s’agit d’apprendre Ă  avoir des interactions avec des groupes d’utilisateur, et de comprendre leur problĂ©matique du moment, afin de mettre en prioritĂ© les sujets dont ils ont besoin.

Si on prend un sujet plus technique, ou moins agile, peut-ĂȘtre, le sujet est de pouvoir gĂ©rer les interdĂ©pendances, et Ă©galement de mettre en place une pile technique rĂ©siliente avant de commencer les interfaces utilisateurs. Le sujet n’est pas d’apprendre Ă  prioriser, mais d’animer un groupe d’architectes, et de coordonner le travail inter-Ă©quipes.

Une fois le problĂšme Ă©clairci, on peut passer d’un besoin exprimĂ© (qui peut ĂȘtre finalement dirigĂ© par une angoisse, une peur, ou une pression extĂ©rieure) qui est en fait une solution masquĂ©e, et qui parle de la guĂ©rison d’un symptĂŽme. Le vrai besoin d’une personne est de venir l’aider Ă  sortir de ce moment dĂ©sagrĂ©able, et de lui apporter de la clartĂ© sur ce dont elle a rĂ©ellement besoin pour gĂ©rer sa situation.

Si on reprend la priorisation, il s’agit d’une solution. Finalement quel est le problĂšme qu’on essaye de rĂ©soudre ? Le poser et le partager permettra d’envisager une solution adaptĂ©e. Oser poser la question de Ă  quoi cela va servir de passer ce temps Ă  prioriser, quel est le problĂšme qu’on essaye de rĂ©soudre par cette solution ?

Je vous invite donc, quand on vient vers vous avec un besoin, de vous demander quel est le problĂšme qu’on essaye de rĂ©soudre, au moins pour vĂ©rifier qu’il y a bien un problĂšme, et Ă©galement pour que votre soutien contribue Ă  la rĂ©solution du problĂšme et non pas juste appliquer quelque chose qui vous est demandĂ©, sans savoir comment l’adapter.

Pour rĂ©sumer, dans mon expĂ©rience, un besoin est souvent une solution inadaptĂ©e, parfois sur la base d’un mimĂ©tisme (d’autres l’ont fait). Prenez le temps, d’aller toucher le problĂšme pour trouver les bonnes solutions. Finalement, le besoin exprimĂ© est l’opportunitĂ© d’ouvrir un dialogue.

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