Un petit article pour aider les coachs en devenir, et peut-ĂȘtre dâautres đ
Je me rends compte quâil y a souvent une confusion dans les termes, et jâaimerai donner un Ă©clairage qui mâappartient et qui permettra peut-ĂȘtre Ă certains dâentre vous dâavoir un regard diffĂ©rent sur ces concepts.
Dans notre monde, jâai remarquĂ© que nous Ă©tions trĂšs orientĂ©s solution. Peut-ĂȘtre est-ce lâĂ©ducation scolaire trĂšs ingĂ©nieur, peut-ĂȘtre est-ce liĂ© au rythme, le besoin dâimmĂ©diatetĂ©âŠ
Par ailleurs, je pense que nous avons Ă©galement une forte propension Ă ne pas vouloir aller dans lâinconfort, le sentiment dĂ©sagrĂ©able, et de chercher par ce fait, une solution rapide.
En tous les cas, je suis souvent confronté à des personnes qui sont dans la recherche de solution immédiate.
Ce que je remarque câest que quand la solution est proposĂ©e rapidement, il nây a pas forcĂ©ment eu le temps de se poser la question dâoĂč vient rĂ©ellement le problĂšme, et sâil y a un problĂšme.
Illustrons cela avec quelques exemples. Une personne vient voir son manager, en lui remontant un risque sur le fait que le planning va dĂ©river. Le manager va rapidement proposer dâajouter dans le calendrier un certain nombre dâoccurrence de suivi de projet. Le sentiment de peur est traitĂ© en ajoutant du contrĂŽle, qui est un rĂ©flexe trĂšs courant. Le manager a rempli son rĂŽle, un collaborateur est venu avec un problĂšme, il a mis en place des solutions.
Mais quel Ă©tait le problĂšme ? Finalement, le dĂ©rapage de planning nâest quâun symptĂŽme. Personne nâa pris le temps de se poser la question du pourquoi ? Et Ă©galement, je dirai, la personne est venue avec quelque chose entre les mains, peut-ĂȘtre de la peur, des angoisses⊠Est-ce que cela a Ă©tĂ© vu ? Quel est lâenjeu pour cette personne, pourquoi elle a ressenti le besoin de voir son manager ? Finalement, le projet nâest peut-ĂȘtre mĂȘme pas le sujet que la personne voulait aborder.
Action, Action, Action⊠on a effectivement le besoin de crĂ©er des actions, car on pense ĂȘtre jugĂ© sur la somme de nos actions. Ne rien faire peut paraĂźtre insupportable.
Plus câest urgent, plus il est nĂ©cessaire dâattendre đ
Câest pour cela que jâaimerai bien diffĂ©rencier solution, besoin et problĂšme.
A mon sens, une solution est une rĂ©ponse Ă un problĂšme. Cela signifie quâil faut dĂ©jĂ prendre le temps de diagnostiquer le rĂ©el problĂšme, pour y apporter une solution adaptĂ©e, et non pas une solution toute faite.
Le terme besoin est souvent Ă©galement mal utilisĂ©. Le coach devra ĂȘtre vigilant sur quel est le rĂ©el besoin, et aller en profondeur.
Un exemple. Une personne est venue me voir car elle avait besoin dâapprendre Ă prioriser son backlog. Le besoin semble lĂ©gitime. Si on sâintĂ©resse au problĂšme que la personne souhaite rĂ©soudre, on y trouve quelque chose de plus confus. A mon sens, un backlog, et sa priorisation sont dĂ©jĂ des solutions. Apporter Ă la personne, la comprĂ©hension du problĂšme quâelle a besoin de rĂ©soudre, lui apportera surement de la clartĂ© sur ses besoins, et donc sur les solutions Ă adapter Ă son contexte.
Si on regarde le sujet de priorisation, finalement, quel est le problĂšme quâon essaye de rĂ©soudre ? Si on prend le cas classique de lâagile, on sera souvent dans une problĂ©matique de pouvoir apporter le maximum de valeur Ă lâutilisateur, et donc dâavoir posĂ© la question Ă lâutilisateur. Finalement, la problĂ©matique est claire, et la solution simple. Il ne sâagit pas dâapprendre Ă prioriser, il sâagit dâapprendre Ă avoir des interactions avec des groupes dâutilisateur, et de comprendre leur problĂ©matique du moment, afin de mettre en prioritĂ© les sujets dont ils ont besoin.
Si on prend un sujet plus technique, ou moins agile, peut-ĂȘtre, le sujet est de pouvoir gĂ©rer les interdĂ©pendances, et Ă©galement de mettre en place une pile technique rĂ©siliente avant de commencer les interfaces utilisateurs. Le sujet nâest pas dâapprendre Ă prioriser, mais dâanimer un groupe dâarchitectes, et de coordonner le travail inter-Ă©quipes.
Une fois le problĂšme Ă©clairci, on peut passer dâun besoin exprimĂ© (qui peut ĂȘtre finalement dirigĂ© par une angoisse, une peur, ou une pression extĂ©rieure) qui est en fait une solution masquĂ©e, et qui parle de la guĂ©rison dâun symptĂŽme. Le vrai besoin dâune personne est de venir lâaider Ă sortir de ce moment dĂ©sagrĂ©able, et de lui apporter de la clartĂ© sur ce dont elle a rĂ©ellement besoin pour gĂ©rer sa situation.
Si on reprend la priorisation, il sâagit dâune solution. Finalement quel est le problĂšme quâon essaye de rĂ©soudre ? Le poser et le partager permettra dâenvisager une solution adaptĂ©e. Oser poser la question de Ă quoi cela va servir de passer ce temps Ă prioriser, quel est le problĂšme quâon essaye de rĂ©soudre par cette solution ?
Je vous invite donc, quand on vient vers vous avec un besoin, de vous demander quel est le problĂšme quâon essaye de rĂ©soudre, au moins pour vĂ©rifier quâil y a bien un problĂšme, et Ă©galement pour que votre soutien contribue Ă la rĂ©solution du problĂšme et non pas juste appliquer quelque chose qui vous est demandĂ©, sans savoir comment lâadapter.
Pour rĂ©sumer, dans mon expĂ©rience, un besoin est souvent une solution inadaptĂ©e, parfois sur la base dâun mimĂ©tisme (dâautres lâont fait). Prenez le temps, dâaller toucher le problĂšme pour trouver les bonnes solutions. Finalement, le besoin exprimĂ© est lâopportunitĂ© dâouvrir un dialogue.